L’assemblée générale d’Air France-KLM a refusé à une écrasante majorité jeudi de valider la prime de 400.000 euros versée à l’ancien directeur général du groupe, Pierre-Henri Gourgeon, au coeur d’une polémique.
Au total, 78,80% des actionnaires ont voté contre, 19,44% ont voté pour, 1,76% se sont abstenus. Quelques heures avant l’assemblée, le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici avait réaffirmé qu’aux yeux du gouvernement, cette prime n’allait "pas dans le sens de la décence" et que l’Etat, actionnaire à 15,8% d’Air France-KLM, s’opposerait à sa validation. Il avait surtout appelé M. Gourgeon à rembourser "de lui-même" cette somme, au nom de la "morale", alors que selon plusieurs sources, l’absence de ratification de la prime en assemblée générale n’oblige pas son bénéficiraire à la rembourser.
La prime controversée a été accordée à Pierre-Henri Gourgeon en contrepartie d’une clause de non-concurrence de trois ans, dans le cadre d’un montant total de 1,5 million d’euros d’indemnités négocié à la suite de son éviction en octobre 2011. Déjà versée, elle suscite une polémique depuis sa dénonciation la semaine dernière par le syndicat Unsa-aérien. "Qui peut concevoir que l’on demande d’un côté des efforts financiers aux salariés de la compagnie (blocage des salaires sur deux ans) et d’autre part verser à un ex grand patron, qui a échoué dans sa mission, une somme aussi colossale", faisait valoir l’Unsa-aérien. La restructuration difficile de la compagnie aérienne pourrait en effet se solder par plusieurs milliers de suppressions de postes.