Alors que la « Dead line » de fin juin se rapproche, il est important de un faire le point de la situation en l’état actuel des réunions en cours. Pour mieux l’appréhender, une présentation chronologique nous parait nécessaire.
LE TEMPS DE L’AUTO SATISFACTION ET DE L’INCAPACITE A REAGIR !
· 2010 – 2011 : les dirigeants de la Compagnie considèrent que les mesures qu’ils ont prises permettent à AF de traverser la Crise sans trop de casse … tout cela sur l’air d’une certaine autosatisfaction avec distribution de bonus !
· Peu à peu rattrapée par la réalité, la vraie situation économique et financière de l’entreprise apparait. On « débarque le Directeur Général » Pour le remercier de son incompétence à réagir en temps et en heure, il bénéficie de multiples gratifications. Par contre, de nombreux Directeurs, tous autant responsables ou complices de la dégradation, restent en place. ce sont ces mêmes qui aujourd’hui nous donnent des leçons d’économie et de rigueur… Pour l’UNSA, il est clair que ces hauts responsables sont totalement discrédités. Ils doivent partir sans profiter du moindre avantage !
LE TEMPS DE LA RIGUEUR … ET DE LA CULPABILISATION DU PERSONNEL !
· Mi-2011 : changement soudain du Directeur Général, changement de discours … la situation est désormais considérée comme catastrophique. Malgré une recette unitaire de bon niveau et un fort coefficient de remplissage, les comptes sont dans le rouge. La compagnie dépense trop …. Pour nos dirigeants, il devient clair que la masse salariale est bien trop importante … Curieusement les medias se font largement les relais zélés de l’expression de la Direction ! C’est le début d’une vaste opération de culpabilisation des personnels de l’entreprise.. trop payés .. enfants gâtés !
· Début 2012 : La rigueur et l’austérité sont décrétées : blocage des salaires, des avancements, des embauches, dénonciation des conventions collectives, des accords RTT … Il faut, par tous les moyens, obtenir un gain de productivité de 20%, faire baisser la dette …
LE TEMPS DE NEGOCIATIONS …. QUI TOURNE AUX DECISIONS IMPOSEES !
· Juin 2012 : Des « négociations » sont engagées avec une grande partie des organisations syndicales, à priori pour permettre de définir l’avenir social et industriel de la Compagnie. De fait, aujourd’hui un constat s’impose : le dialogue avec nos Dirigeants prend la forme d’un monologue laissant très peu de place à une réelle concertation !
· Concernant le volet social, au fil des annonces, la Direction propose un démantèlement pérenne et profond du modèle social de l’entreprise (voir détails au verso). Toutes mesures d’adaptation conjoncturelle liées à la crise sont totalement écartées … Tout ce qui est pris est pris et ne sera jamais plus rendu, …. crise ou pas!
· Concernant le volet industriel, le maitre mot reste « la réduction d’activité ». Si certaines adaptations sont pertinentes, l’externalisation de certaines activités n’est, en aucun cas, justifiable. Pour sortir de la crise, la Direction fait le choix de l’austérité en dédaignant toutes notions de croissance. On réduit « la voilure », on fait presque totalement l’impasse sur l’innovation. En somme, le volet industriel se résume en un plan permettant de justifier de très nombreuses suppressions de postes. Elles seront officiellement annoncées et chiffrées lors d’un CCE exceptionnel, le 21 juin 2012.
LE TEMPS DES DECISIONS IMPOSEES ET DU CHANTAGE ORGANISE !
· En fait, c’est une logique financière qui se met en place. Au fil des réunions, le but est clairement dévoilé et annoncé par la Direction : Il faut rassurer les banques et le monde de la finance, sans quoi le financement d’un PDV est impossible et il faudra alors effectuer des licenciements secs ! En conséquence, pour nos décideurs l’équation est simple :
1. Les agents doivent accepter les sacrifices,
2. Les organisations syndicales doivent signer les nouvelles conventions imposées. Sinon, les banques n’auront pas confiance….
3. Si les banques n’ont pas confiance, pas d’emprunts possibles, donc, pas de financement du PDV…
4. En conséquence, les sureffectifs résultant du volet industriel seront résorbés via des licenciements.
Bien évidemment la Direction se refuse à considérer cette démarche comme un chantage !
Pourtant cela y ressemble fort !
Commentaires UNSA :
Pour l’UNSA, la crédibilité financière de la compagnie doit être basée sur un projet industriel, dynamique et pertinent nous permettant de retrouver notre compétitivité perdue. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas.
Dans tous les secteurs et Directions métiers, nous faisons pourtant des propositions concrètes porteuses d’économies ne remettant pas en cause l’avenir des activités, bien au contraire.
Elles sont presque systématiquement non prises en compte par une direction, peu enclin à ouvrir un dialogue constructif et refusant bien trop souvent de se remettre en cause !
Face à la crise, des mesures s’imposent à la DGSI, l’UNSA propose :
o Décider immédiatement un moratoire concernant le couteux et non rentable déploiement d’ALTEA DC.
o La mise en place effective et rapide d’un vaste plan de ré internalisation (les très couteuses missions d’intégrateurs SAP et autres ERP à simple titre d’exemple …).
o Abandonner l’externalisation du domaine informatique CARGO à ACCENTURE, une solution interne est tout à fait possible et viable économiquement.
o Cesser les transferts de domaines vers KLM alors que les compétences et les performances de la DGSI sont économiquement et industriellement meilleures.
o Recenser et réintégrer en interne les différentes activités informatiques existantes dans les différentes Directions métiers, hors du contrôle de la DGSI. C’est hélas source d’importantes dépenses alors que ces missions ont toutes leur place au sein de notre Direction.
o Ré internalisation des activités mobiles de l’entreprise. Il est couteux et inacceptable que le site mobile d’ AF soit exploité et implanté aux USA, hors de tout contrôle de la DGSI.
Cette liste n’est pas exhaustive …. D’autres économies sont possibles. Chacun dans son domaine peut en témoigner. La Direction s’est attachée à consulter les agents pour en dresser une liste. Si cette démarche doit être saluée, faut-il encore qu’elle débouche concrètement sur des décisions.
Pour l’UNSA DGSI, il est essentiel de rappeler à la DIRECTION que seul un véritable changement d’orientation et de stratégie peut permettre à la DGSI de repartir « du bon pied », industriellement comme économiquement. Nos Dirigeants actuels de l’Informatique sauront-ils le comprendre ? Au regard des dernières décisions prises, on peut en douter. … on continue les externalisations sans réelle pertinence économique, on multiplie les audits inutiles …. Curieuse manière de faire des économies !
VOLET SOCIAL : UNE ENTREPRISE DE MOINS EN MOINS ATTRACTIVE
Rémunérations : Le GVT va passer de 2% à 1,5%. En conséquence : diminution de l’enveloppe des avancements-promotions qui n’ont plus un caractère obligatoire chaque année et importante réduction des majorations d’ancienneté, etc. …
Emplois/filières : Remplacer le système actuel A3-A9 et B1-B6 par un système de 5 niveaux de classification, redéfinir la grille et le niveau des emplois cadres.
De fait, faire des économies sur les déroulements de carrière en appliquant des règles encore plus strictes, encore moins attractives !
Temps de travail/congés : Récupérer, en moyenne, 10 à 12 jours de travail par an et par salarié : diminution des jours basse activité, suppression des 3 glorieuses (elles ne seront plus compensées lorsque chômées), suppression du cumul majoration/compensation en cas de jour férié travaillé, réduction des RTT, réduction des ABS15, réduction de 8 jours de CJT, retour à une durée légale de 35h pour tous, et enfin, adaptation du temps de travail à la charge dans des conditions à définir.
Commentaires UNSA :
Ces mesures sont « inscrites définitivement dans le marbre », la direction refuse de discuter d’une clause de sortie de la crise. C’est pourtant pour l’UNSA une demande forte…
Plus généralement, la Direction cherche à nous tirer vers le bas en nous comparant systématiquement aux moins-disant des entreprises françaises. Si la situation de l’entreprise est préoccupante, les efforts attendus doivent être obligatoirement accompagnés de vrais projets industriels et commerciaux. Si l’intérêt économique est important, celui des salariés et de leurs emplois l’est tout autant.
En conclusion
- L’entreprise AF de demain risque d’être beaucoup moins attractive, tant socialement qu’industriellement. Ce choix stratégique n’est pas le fait du hasard. Il correspond à une vision très libérale de l’entreprise : de moins en moins d’activités et d’expertises en INTERNE, de plus en plus d’activités en EXTERNES.
- En réduisant parallèlement et structurellement les avantages sociaux, les perspectives de carrières, et l’attractivité industrielle, nos dirigeants construisent une « nouvelle » entreprise aux effectifs réduits.
- Les missions et les emplois proposées seront de plus en plus à dominance gestionnaire et de moins en moins basés sur l’expertise et les compétences correspondant aux différents domaines et métiers de l’aérien.
- Aujourd’hui, TRANSFORM 2015 n’apparait pas comme une simple réponse à la CRISE, Le plan correspond de plus en plus à une REMISE EN CAUSE DE L’ENTREPRISE qui s’apparente, en l’état des propositions actuelles, à un DEMENTELLEMENT progressif !
L’UNSA REAFFIRME SA VOLONTE DE TROUVER DES SOLUTIONS PERMETTANT A NOTRE ENTREPRISE DE SURMONTER LA CRISE SANS POUR AUTANT REMETTRE EN CAUSE L’AVENIR ET LA PERENNITE DE NOS DIFFERENTES ACTIVITES
Si nous ne sommes pas entendus, nous prendrons alors toutes nos responsabilités.
La Direction de l’entreprise en portera alors la totale responsabilité.