Air France traverse une période délicate et pleine d’incertitudes caractérisée par :
- une dégradation des résultats financiers dont il est difficile de mesurer le niveau réel.
- des mouvements au plus haut niveau de l’exécutif de l’entreprise, sur fond de règlement de compte peu propice à engendrer la sérénité.
- un climat social détérioré avec de nombreux conflits : PNC, mécaniciens sol, agents CCO, escales Corse.
- une image de marque altérée, Air France est devenu une cible privilégiée des médias et de certains ministres, en particulier celui du transport.
Dans ce contexte :
- le personnel attend des décisions cohérentes, avec des projets innovants et mobilisateurs, le tout dans un contexte socialement négocié et des objectifs clairs pour tous. Cela apportera de la sérénité dans notre DGSI et dans l’ensemble de la compagnie.
- nous n’accepterons pas de résoudre l’équation des coûts en intervenant sur la seule variable des salaires.
rappel : structure des coûts d’exploitation d’Air France pour l’année IATA 2010-2011
Imputation
|
Poids en %
|
Evolution :
2009-2010 / 2010-2011
|
carburant
|
22,0 %
|
+ 21 % soit plus 533M€
|
redevances aéronautiques
|
6,7 %
|
+ 0,7 % soit plus 6 M€
|
frais d’entretien aéronautique
|
4,4 %
|
+ 3,5 % soit plus 7 M€
|
affrètements aéronautiques
|
6,9 %
|
+ 13,6 % soit plus 116 M€
|
autres achats
|
17,3 %
|
+ 0,8 % soit plus 20 M€
|
frais de personnel (*)
|
31,4 %
|
– 1,6 % soit moins 71 M€
|
frais commerciaux et distributions
|
3,9 %
|
+ 3,5 % soit plus 18 M€
|
amortissements
|
6,5 %
|
– 0,3 % soit moins 3M€
|
autres dépenses
|
0,9 %
|
0 %
|
(*) Frais de personnel : incluant salaires et cotisations sociales. Il convient d’être prudent et précis lorsqu’on compare ce poste avec d’autres compagnies car le niveau de cotisation varie fortement selon les pays.
Dorénavant, nous publierons régulièrement l’évolution des coûts d’exploitation après leurs présentations en CCE.
Prochain RDV : présentation officielle des résultats du 1er semestre 2011 en CCE les 24 et 25 novembre prochain
FACTURE AMADEUS :
UNE ADDITION SALÉE QUI NE CESSE DE GONFLER !
Les coûts de réservation et de GDS sont considérés comme des frais commerciaux.
Les redevances versées à AMADEUS sont de 460 M€ sur 4 ans (de mars 2007 à mars 2011), soit l’équivalent de 30% du budget de la DGSI sur la même période.
Rappel : ces dernières années le budget annuel de la DGSI se situent entre 370 M€ et 395 M€
Tout cela n’est qu’une mise en bouche, carbientôt la facture AMADEUS sera « dopée » par la migration de l’inventaire et de l’Electronique Ticketing. Que dire aussi des futures redevances liées au remplacement de GAETAN par le DCS d’ AMADEUS. L’addition sera salée … ! En y ajoutant le dérapage budgétaire incontrôlé du projet Altéa-DC, nous sommes tous témoins d’un véritable Amadeusgate. Les coupables auront-ils à rendre un jour des comptes ?
Curieusement, la Direction reste très discrète sur ces dépenses, sous prétexte de pseudo confidentialité !
Il apparaît clairement que les sommes versée à AMADEUS ont été sous-estimées (volontairement ?) dans le « Business Plan » (coût du projet et des redevances sous évalués).
Cette tromperie récurrente est désormais bien rodée à la DGSI. On travestit systématiquement la réalité en exagérant les qualités d’une solution externe tout en minimisant son coût. Le dernier exemple est le projet FAR de refonde des « Plans de Vols » par l’achat du logiciel LIDO de Lufthansa System. Aujourd’hui, la Direction promet un gain supposé de 25 M€ par an. D’après notre Direction, LIDO réduirait les dépenses de carburant et les redevances de routes (taxes de survol des pays)
OCTAVE / LIDO :
La Direction refuse de nous transmettre l’étude comparative réalisée entre OCTAVE (interne DGSI-AF) , tout dernièrement optimisé) et LIDO (LH-System).
L’UNSA exige la transparence. Il n’est plus acceptable que des Business Plan peu crédible servent de caution pour justifier des externalisations dogmatiques.
AMADEUS – FLASH BACK :
UNE RENTRÉE DE CASH LIMITÉE – DES SORTIES DE CASH ILLIMITÉES
Il nous semble pertinent de revenir aujourd’hui sur la fameuse « bonne opération » réalisé lors de l’introduction en bourse d’AMADEUS. Cette opération à permis de bonifier le résultat net 2010-2011 d’Air France de la somme conséquente d’un milliard d’euros ! A priori une bonne affaire, même si bien évidemment cette opération reste exceptionnelle !
En y regardant de plus prés, il faut relativiser l’effet réel de cette opération, principalement financier.
En réalité AF a bénéficié :
- d’un encaissement cash de 193 M€
- d’une plus value comptable correspondant à la valeur de actions AMADEUS encore détenues par AF, soit environ 837 M€.
Cette provision conséquente ne permet pas de financer directement nos investissements, sauf si AF décidait de quitter définitivement le capital d’AMADEUS.
En résumé, AF a bénéficié d’une entrée de CASH PONCTUELLE, mais notre entreprise est désormais astreinte à une sortie de CASH CONTINUELLE.
Seule petite lueur d’optimise, si AF coupait les ponts avec AMADEUS en vendant ses actions, elle pourrait disposer d’un cash conséquent (environ 800 M€), de quoi alléger l’importante dette de notre entreprise, ou mieux encore investir massivement dans l’INFORMATIQUE INTERNE … Pourquoi ne pas rêver un peu, d’autres importantes compagnies en particulier américaines s’éloignent de plus en plus des grands GDS, AIR France devrait réfléchir sérieusement à cette option !