Sous différentes formes, en fonction des secteurs, les agents de la Compagnie ont largement fait part, ces derniers jours, de leurs préoccupations concernant l’avenir de l’entreprise. L’inquiétude sur notre devenir social ne cesse de grandir. La Direction doit prendre en compte cette situation.
Les agents ne sont par responsables des erreurs stratégiques commises par des hauts dirigeants. Certains ont quitté l’entreprise, d’autres sont encore bien présents et n’hésitent pas à nous asséner des leçons …et ceci sans aucun scrupule !
Le personnel n’ignore pas les difficultés que connaît aujourd’hui la compagnie, même s’il est parfois difficile d’en connaître le juste niveau. Pour une entreprise, il est toujours regrettable et inquiétant de «perdre de l’argent », pour autant l’actuelle dramatisation concernant la situation financière d’AF prend des proportions outrancières.
Avoir une santé financière défaillante ne signifie pas d’être au bord de l’agonie ou économiquement parlant d’être en situation de pré-faillite. Nous reviendrons plus longuement sur ce sujet, lors de la publication des résultats et comptes 2011, présentation prévue pour la mi-mars 2012.
Si des mesures et des remises en cause s’imposent, le personnel, comme il l’a toujours fait dans le passé, saura faire face et évoluer. Mais, il n’acceptera pas de devenir le principal bouc émissaire d’une politique du « tout financier» synonyme d’une importante dégradation sociale ….
L’UNSA-Aérien assumera ses responsabilités en s’engageant dans les processus de négociations, mais elle refuse de discuter avec un « couteau financier » sous la gorge !
Pour notre organisation, les prochaines discussions devront principalement porter sur la définition d’un nouveau modèle commercial et industriel, permettant de dégager des recettes supplémentaires. Au cours des prochaines réunions, nous n’accepterons qu’elles soient limitées à la remise en cause systématique de nos principaux acquis sociaux. L’avenir de l’entreprise passe par la croissance, par une meilleure compétitivité mais en aucun cas par les seules mesures d’austérité et de rigueur généralisées !
PLAN TRANSFORM 2015 : LES ANNONCES ET LE CALENDRIER …
DE LA SURVIE, EN 2012 … A LA PREMIERE PLACE, EN 2016 !
Ci-dessous un rappel des principales annonces et le calendrier de mise en œuvre du plan TRANSFORM 2015 :
Après un premier et deuxième trimestres 2011 plutôt favorables, la situation économique s’aggrave lors du troisième trimestre, le cours de l’action s’effondre !
En octobre 2011 : Alexandre DE JUNIAC remplace PH GOURGEON. C’est une nomination éminemment politique émanant du plus haut sommet de l’état.
Troisième et quatrième trimestres 2011 : vaste campagne d’information interne et externe, AF est dans un état catastrophique ! AF dépense trop, sa masse salariale est trop importante, la Compagnie est en mode survie !
Janvier 2012 : annonce de la mise en place du plan TRANSFORM 2015. Sa phase 1 est immédiatement mise en œuvre (voir au verso). L’austérité sociale se met en place !
Aujourd’hui : le Président annonce que les actuels modèles économique et social de l’entreprise sont totalement dépassés. Il veut donc les refonder et les rénover ! Sans plus attendre, la Direction décide la dénonciation des différentes conventions et accords et propose le calendrier suivant :
1ere phase, objectif fin mars 2012: discussions avec les organisations syndicales pour définir la méthode et le calendrier de négociations concernant l’élaboration des nouvelles Conventions d’Entreprise. Parallèlement, la direction met en place des groupes de travail pour définir le nouveau modèle économique.
2ème temps : objectif fin juin 2012 : négociations et élaborations du nouveau modèle économique et du nouveau modèle social
Attention danger : Pour le Président, les nouvelles Conventions d’Entreprise devront être totalement adaptées au modèle économique. Pour L’UNSA, ce principe comporte un sérieux danger. S’il doit y avoir une cohérence entre la politique économique et sociale, nous n’accepterons pas que le volet social soit sous la seule dépendance du volet économique. Certains préalables sociaux sont pour nous incontournables, ils doivent donc être actés en amont et pris en compte lors de la construction du modèle économique. Si ce principe n’est pas respecté c’est le laisser-faire social qui devient la règle, sous prétexte d’un réalisme financier, si cher aux tenants du libéralisme !
Plus généralement : Lors de son audition au Sénat le 8 février 2012 ; Le nouveau Président a indiqué « En 2014, la compagnie devra avoir retrouvé sa compétitivité. Et en 2016, être en mesure de rafler, de nouveau, la place de leader mondial, "éventuellement ex-æquo avec une compagnie du Golfe » Certains sénateurs ont pris acte de ces propos tout en faisant remarquer que la réalisation de cet objectif « très ambitieux » ne devait pas se faire au détriment des acquis sociaux des personnels de la Compagnie… nous partageons totalement ce jugement !
PS : Dans un prochain tract, nous reviendrons spécifiquement sur l’audition du Président Alexandre de JUNIAC, devant le Sénat.
AIR FRANCE N’EST PAS LA GRÈCE …
Quitte à se répéter, il nous parait important de rappeler l’actuel contexte financier et économique d’Air France, en reprenant les documents officiels, fournis par la Direction aux élus et représentants du CCE
· Les recettes : le Chiffre d’ Affaires annuel 2011 est estimé à environ 15 milliards €.
· Le résultat d’exploitation : il est déficitaire depuis 4 ans. Pour 2011, la dernière prévision parle de 500 millions €
(Soit une perte d’exploitation représentant environ 3,3% des recettes annuelles !)
(Soit une perte d’exploitation représentant environ 3,3% des recettes annuelles !)
· Le niveau de la dette : 3,2 milliards € pour AF et 6,4 milliards € pour le Groupe : (soit une dette AF représentant un cinquième de nos recettes annuelles !)
· Les dépenses : les deux principaux postes sont la masse salariale environ 31% des dépenses (salaire + cotisations) et le carburant environ 25 % des coûts. Ce dernier poste de dépenses est en pleine explosion et plombe le résultat d’exploitation !
Remarques : La Direction précise que les coefficients actuels de remplissage sont hauts, que le niveau de la recette unitaire est bon, en comparaison avec d’autres compagnies (concernant ce dernier point : c’est un discours un peu nouveau !)
Pour autant, le résultat d’exploitation reste négatif… mais pas autant que certains semblent vouloir le laisser croire ! Dés son arrivée, le nouveau Président décrète que nos dépenses sont trop élevées … surtout les coûts salariaux ! En conséquence, la Direction met en place l’austérité sociale … sans même attendre la clôture des comptes 2011. !
MESURES TRANSFORM 2015 – PHASE 1
UNE ADDITON SOCIALE DÉJÀ BIEN SALÉE … EN ATTENDANT LA SUITE !
Alors que le nouveau Président annonce que le dialogue social est primordial … les mesures prises dans le cadre du plan TRANSFORM (phase 1) ont été décidées unilatéralement, sans aucune forme de négociations !
Ci-dessous un tableau synthétique chiffrant l’impact de certaines mesures d’austérité
(Chiffrage effectué par la Direction, englobant PS, PNC, PNT)
En millions d’ €
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Effet en 2012
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Effet en 2013
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Effet en 2014
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TOTAL
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Gel salaires en 2012 et 2013
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70 M€
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154 M€
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197 M€
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421 M€
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Gel des embauches
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40 M€
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80 M€
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80 M€
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200 M€
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De plus, la Direction à précisée que :
- l’utilisation plus systématique de DIF permettra de « récupérer » 4 M€.
- l’alimentation des comptes CET devient de faite impossible.
- Les effets comptables concernant la pose des congés n’ont pas été chiffrés … mystère … mystère ?
A LA DGSI, AIR FRANCE INVENTE UN NOUVEAU CONCEPT …
LA CROISSANCE PAR LA DÉCROISSANCE !
DÉCROISSANCE BUDGÉTAIRE :
Double peine à la DGSI… en plus de l’austérité sociale, c’est la rigueur budgétaire qui est mise en œuvre !
En 2012, le budget Informatique décroît de 11%, de nombreux projets sont annulés ou décalés dans le temps… avec toutes les conséquences industrielles et sociales que cela implique. Pour autant, l’activité de l’entreprise ne cesse de croître, les demandes métiers sont bien présentes même si la DGSI se doit de ne pas les prendre en compte… restrictions budgétaires obligent !
Comme la nature a horreur du vide, il y a fort à craindre que de nombreuses Directions dédaignent la DGSI et s’adressent directement à différents prestataires informatiques existants qui ne cessent de les solliciter. Ce phénomène déjà existant risque de se généraliser. Notre Directeur semble avoir conscience du problème et promet de faire la « police ». Qu’il nous soit permis d’en douter, tant les Directions métiers se sont désormais habituées à utiliser des solutions externes… avec la complicité active de la Direction de la DGSI.
CROISSANCE DES BESOINS MÉTIERS :
La décision de restreindre fortement les moyens de la DGSI est d’autant plus surprenante que le nouveau Président a annoncé lors de sa WEB conférence, en date du 10 février, qu’il entendait rénover le modèle économique en proposant à nos clients de plus en plus de services interactifs. Ce qui implique une utilisation croissante des nouvelles technologies… mission naturellement dédiée à la DGSI !
Encore faut-il que les moyens soient au rendez-vous et que la politique d’externalisation cesse !
À titre indicatif, il faut rappeler que le site mobile www.mobile.airfrance.fr est développé et exploité hors DGSI ! C’est pourtant à travers se site que de nombreux clients sont contactés en temps de crise ou sollicités lors des différentes campagnes commerciales (en prenant tout particulièrement en compte la notion d’achats « impulsifs »). En somme, une entreprise en pointe sur les nouvelles technologies, mais hélas une DGSI bien trop souvent à la traîne ! Concrètement, nous demandons la réintégration de ce domaine d’activité au sein de la DGSI… dans les plus brefs délais.